Inspection en milieux confinés : réglementation et bonnes pratiques

Mai 20, 2025

 Dans le monde industriel, l’inspection des installations est un enjeu incontournable. Elle permet d’anticiper les défaillances, d’assurer la conformité réglementaire et de garantir la sécurité des personnes. Mais lorsque cette inspection doit avoir lieu dans un milieu confiné, les choses se compliquent considérablement.

Réservoirs, silos, puits techniques, cuves, conduites enterrées… ces environnements sont à la fois difficiles d’accès, peu ventilés et souvent dangereux. Pourtant, leur bon état est fondamental pour maintenir une activité industrielle efficace et sûre. C’est pourquoi les inspections en milieux confinés obéissent à des règles strictes et à des protocoles bien définis.

Dans cet article, nous faisons le point sur la réglementation applicable, les bonnes pratiques à adopter, et les innovations technologiques qui permettent aujourd’hui d’inspecter plus vite et plus sûrement.

Un défi technique et humain

Inspecter un milieu confiné revient à intervenir dans un espace clos, à l’accès restreint, où la ventilation naturelle est insuffisante et où la présence humaine prolongée est problématique. Ces espaces ne sont pas conçus pour être occupés. Pourtant, ils nécessitent un suivi régulier, car ils sont particulièrement exposés à des phénomènes de corrosion, de colmatage ou de déformation.

Il peut s’agir d’un simple regard d’assainissement, d’un collecteur de plusieurs centaines de mètres, ou encore d’une citerne de stockage. Ce qui les rassemble, c’est leur dangerosité potentielle : atmosphère irrespirable, risque d’explosion, présence de liquides ou de gaz toxiques, isolement en cas d’accident… Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux d’accidents graves en espaces confinés est largement supérieur à la moyenne des autres secteurs industriels. D’où la nécessité d’une préparation rigoureuse.

Un encadrement réglementaire strict

En France, les inspections en milieu confiné sont régies principalement par le Code du travail, notamment à travers les articles R.4222-1 à R.4222-24, qui imposent des obligations précises en matière de ventilation, de détection des gaz et de formation des opérateurs. Au niveau européen, la directive 89/391/CEE sur la sécurité et la santé au travail s’applique également à ce type d’intervention.

Avant toute opération, une évaluation des risques doit être réalisée, documentée et validée. L’accès à ces espaces est conditionné à la délivrance d’un « permis de pénétrer », qui fixe les modalités d’intervention et les précautions spécifiques à respecter. La formation du personnel est également une exigence réglementaire. Les opérateurs doivent être formés aux dangers

spécifiques des milieux confinés, aux gestes de secours, ainsi qu’à l’utilisation des équipements de protection individuelle et des dispositifs de surveillance.

Dans les faits, chaque intervention implique la mobilisation d’un agent à l’intérieur et d’un surveillant à l’extérieur, prêt à déclencher une procédure de secours en cas d’urgence. Les équipements nécessaires – harnais, détecteurs de gaz, trépieds, lignes de vie, éclairage sécurisé – doivent être opérationnels et adaptés aux conditions du site. Rien ne doit être laissé au hasard.

Des risques multiples et souvent invisibles

Ce qui rend les milieux confinés si redoutables, c’est la combinaison de risques silencieux mais bien réels. L’un des plus redoutés est l’asphyxie, causée par une atmosphère pauvre en oxygène ou envahie par des gaz inertes. L’intoxication est une autre menace fréquente : des gaz comme le sulfure d’hydrogène, le monoxyde de carbone ou l’ammoniac peuvent s’accumuler sans qu’aucune odeur ne trahisse leur présence.

À cela s’ajoutent les risques d’explosion (dans les silos à poussière par exemple), de chute (lors de l’entrée dans une fosse ou un puits), d’enfouissement ou de noyade. Sans oublier les dangers liés à l’isolement de l’opérateur, qui peut perdre connaissance sans possibilité de signaler sa situation. Ce sont précisément ces facteurs de risque qui justifient un encadrement aussi rigoureux et une recherche constante de solutions plus sûres.

Mieux anticiper : les bonnes pratiques

Avant même de pénétrer dans un espace confiné, une préparation minutieuse s’impose. L’évaluation des dangers propres au site doit être réalisée en amont. Cette phase permet de définir les équipements à prévoir, les durées d’intervention tolérées et les actions à mettre en oeuvre en cas d’incident. Un plan d’intervention précis est élaboré : qui entre, combien de temps, avec quels moyens, sous la supervision de qui.

Une fois sur place, le protocole d’entrée doit être respecté à la lettre. Le port des EPI est obligatoire, la communication entre l’intérieur et l’extérieur doit être maintenue en continu, et les détecteurs de gaz doivent fonctionner en temps réel. Le surveillant extérieur n’est pas un simple figurant : il est le garant de la sécurité de son collègue et doit pouvoir alerter les secours sans délai.

L’inspection elle-même doit se dérouler selon un plan bien établi. Le moindre écart, le moindre imprévu, doit conduire à une suspension immédiate de l’intervention. Enfin, une fois l’opérateur sorti, il est impératif d’effectuer un débriefing complet, d’analyser les données collectées (photos, vidéos, relevés) et de consigner les résultats dans un registre. L’entretien du matériel et la mise à jour des procédures font partie intégrante de la mission.

Les drones et robots : une révolution pour la sécurité

Aujourd’hui, l’innovation technologique offre une réponse efficace à ces contraintes. Grâce à l’émergence des drones d’inspection et des robots ITV, il est désormais possible de réaliser une inspection visuelle sans faire entrer de personnel dans l’espace confiné.

C’est précisément dans ce contexte que les solutions développées par Multinnov se démarquent. Le drone Stereo2 est conçu pour intervenir dans des environnements complexes où l’absence de GPS, la faible luminosité et les obstacles rendent la navigation difficile. Grâce à sa stabilisation optique, sa caméra 4K et ses puissants éclairages LED, il peut évoluer avec précision dans une citerne, un conduit ou une galerie, tout en transmettant un flux vidéo en temps réel à l’opérateur situé à l’extérieur.

De son côté, le Roview2 est un robot filoguidé pensé pour l’inspection des réseaux non visitables, notamment les canalisations partiellement remplies. Sa conception robuste et son système de transmission longue portée en font un outil incontournable pour les exploitants de réseaux d’eau ou d’assainissement. Compact, résistant à l’humidité, doté d’une caméra orientable à haute définition, il permet de réaliser des inspections rapides et fiables, tout en limitant les risques pour les opérateurs.

En réduisant l’exposition humaine, ces technologies permettent non seulement de protéger les équipes, mais aussi de gagner en efficacité et en réactivité. Les interventions peuvent être planifiées plus simplement, les données sont immédiatement exploitables, et les rapports d’inspection gagnent en clarté.

L’inspection des milieux confinés ne peut plus reposer uniquement sur des pratiques traditionnelles. Face aux risques, face aux exigences réglementaires toujours plus strictes, face aux attentes en matière de productivité, il devient impératif de repenser les méthodes. Préparation, rigueur, anticipation restent les piliers de toute intervention réussie, mais l’intégration de technologies avancées comme Stereo2 et Roview2 offre une perspective nouvelle.

Grâce à ses solutions sur-mesure, Multinnov accompagne les industriels vers des inspections plus sûres, plus rapides et plus précises. Une démarche d’innovation au service de la sécurité, de l’efficacité et de la performance industrielle.