L’inspection des canalisations, qu’il s’agisse de réseaux d’assainissement, d’adduction d’eau ou de conduites techniques, est historiquement un exercice coûteux et complexe. Les méthodes traditionnelles, telles que les caméras poussées via chariot (ITV) ou les robots filaires, nécessitent souvent des interventions longues, du matériel spécialisé et des équipes formées. Aujourd’hui, les drones d’inspection, qu’ils soient volants ou terrestres, se présentent comme une solution innovante, plus rapide, plus sécurisée et potentiellement plus économique.
Les drones d’inspection : une nouvelle approche pour les canalisations
Les drones modernes dédiés à l’inspection des conduites sont conçus pour évoluer dans des environnements difficiles, voire confinés. Par exemple, l’entreprise française Drone-Team utilise des drones comme le Elios 2 de Flyability pour inspecter des réseaux d’assainissement souterrains, évitant aux opérateurs d’entrer physiquement dans des zones dangereuses.
Dans un registre différent, le Roview2 de Multinnov est un robot hybride (roulant et flottant) conçu pour circuler dans des canalisations, des galeries techniques ou des conduits inondés. Grâce à sa caméra 4K, son éclairage LED puissant et sa transmission sans fil, il offre une capacité d’inspection visuelle haut de gamme même dans des milieux très contraints.
D’autres systèmes, comme la gamme CAN’EAU de CT2MC, utilisent des drones flottants spécialement conçus pour les réseaux d’eau ou assainissement. Ces engins sont dotés de caméras 360°, de LiDAR ou de sonars rotatifs pour modéliser la géométrie interne des canalisations et détecter des gaz dangereux.
Ces technologies permettent de couvrir rapidement des linéaires importants, d’accéder à des zones difficilement visitables et de collecter des données visuelles et géométriques précises.
Une alternative plus rapide et économique ?
Gain de temps : Les drones d’inspection peuvent effectuer des relevés de plusieurs centaines ou milliers de mètres en quelques heures, bien plus rapide que des inspections manuelles ou des chariots filaires, souvent limités par la logistique de déroulage de câble ou par l’accès. Selon Angell Surveys, les drones peuvent couvrir de larges sections de canalisation très rapidement, réduisant drastiquement les durées d’intervention.
Réduction des coûts : L’utilisation d’un drone élimine souvent l’usage d’équipements lourds (échafaudages, nacelles) et diminue le besoin de personnel sur place. Selon EPCM, l’inspection par drone peut réduire les coûts liés à la main-d’œuvre, à la sécurité et à la surveillance, tout en minimisant le temps d’arrêt des infrastructures.
Sécurité accrue : Grâce aux drones, les interventions humaines dans des espaces confinés ou potentiellement dangereux sont limitées, ce qui réduit le risque d’accident. Les systèmes comme le Roview2 permettent d’explorer les conduites sans immersion totale de l’opérateur, évitant l’exposition à l’eau stagnante, à des atmosphères toxiques ou à des structures instables.
Durabilité et accès difficile : Pour des canalisations situées dans des zones éloignées, difficiles d’accès, ou sous-terrain, les drones offrent une flexibilité que les méthodes traditionnelles peinent à atteindre. Selon Garud Survey, les drones couvrent des distantes importantes sans nécessiter le déploiement d’une infrastructure lourde, ce qui réduit l’empreinte carbone et logistique.
Comparaison avec les méthodes traditionnelles
| Méthode traditionnelle | Limites principales |
| Chariot ITV filaire | Nécessite un câble long, accès physique, logistique lourde. |
| Robot poussé / crawler | Limitations dans des zones inondées, difficultés de déploiement si le terrain est instable. Par exemple, le Pipe Trekker A-200 est très robuste mais nécessite un enrouleur de câble et une structure pour le lancer. |
| Inspection manuelle | Risques pour les opérateurs, atmosphères confinées, travail long et coûteux. |
Par contraste, les drones d’inspection offrent :
- Mobilité sans fil : certains modèles comme le Roview2 n’ont pas besoin de câble, ce qui simplifie le déploiement.
- Polyvalence : certains drones sont conçus pour flotter ou se déplacer sur terrain sec ou humide, comme le Roview2.
- Capteurs avancés : caméras 4K, LiDAR, sonar, détecteurs de gaz (pour les drones flottants de la gamme CAN’EAU) permettent d’obtenir des diagnostics très détaillés.
- Retour en temps réel : la transmission vidéo instantanée permet à l’opérateur de réagir immédiatement, d’adapter la mission d’inspection ou de zoomer sur un défaut potentiel.
- Rapport et traçabilité : les données capturées (vidéos, photos, modèles 3D) peuvent être sauvegardées et rejouées pour des analyses ultérieures ou des audits.
Les drones d’inspection de canalisations représentent une alternative rapide, sûre et économique aux méthodes traditionnelles, en particulier pour des infrastructures difficiles d’accès ou dangereuses. Des solutions comme le Roview2 de Multinnov et la gamme CAN’EAU de CT2MC montrent comment l’innovation technologique permet de concilier performance d’inspection et réduction des risques.
En permettant des diagnostics visuels de haute précision, en limitant l’intervention manuelle et en accélérant la fréquence d’évaluation des réseaux, les drones d’inspection deviennent un levier stratégique pour les exploitants de canalisations. Pour les professionnels de l’assainissement, de l’eau ou des process industriels, investir dans ces technologies, c’est gagner en efficacité, en sécurité et en maîtrise des coûts.
Ces systèmes montrent que l’inspection de demain ne se fera pas nécessairement avec des caméras filaires ou des roulettes poussées, mais bien avec des drones et robots intelligents – une révolution au service de la durabilité, de la performance et de l’innovation.


